Victor Morin est né à Saint-Hyacinthe le 15 août 1865. Il est le fils de Jean-Baptiste et d'Aurélie Côté. Il fait des études primaires à l'Académie Girouard et ses études classiques au Séminaire de Saint-Hyacinthe de 1876 à 1884. L'année suivante, il s'inscrit à la faculté de droit de l'Université Laval à Montréal située alors au Château Ramezay. Victor Morin reçoit sa commission de notaire en juin 1888; profession qu'il exerce jusqu'à son décès. Il commence sa carrière dans sa ville natale avant de s'établir à Montréal en 1890; il entre alors dans le bureau Papineau, Marin & McKay comme clerc. Cette étude prendra plus tard le nom Morin et Morin (Victor Morin en société avec son fils Lucien qui exercera le notariat dès 1919).
En 1897, et pendant plus de trente ans, Morin est trésorier de la Chambre des notaires de la province. Attaché à la faculté de droit de l'Université de Montréal, il enseigne le droit administratif de 1909 à 1919 puis les procédures notariales de 1919 à 1939. C'est alors qu'il est échevin au Conseil de la ville de Montréal, entre 1910 et 1913, que Victor Morin dote la ville d'une bibliothèque municipale sise rue Sherbrooke.
Hormis ses fonctions notariales et professorales, Morin fonde et préside la destinée de plusieurs sociétés financières et culturelles. Il a en effet co-fondé : la Société nationale de fiducie (1918), la Caisse nationale d'économie; le Collège héraldique (1918), et la Société des Dix (1935) dont l'organe officiel est Les Cahiers des Dix. Il est président de : la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (1915-1924), du Crédit métropolitain (1910-1917), la Société historique de Montréal (1916-1928), la section française de l'Association des auteurs canadiens (1921-1925), la Société d'archéologie et de numismatique de Montréal (1927-1956), la Société nationale de fiducie (1928-1958), la Chambre des notaires de la province de Québec (1930-1933), l'École de tourisme, la Société royale du Canada (1938-1939) et la Société de bibliographie du Canada (1947). Aussi, Morin siège à la Commission des monuments historiques de Québec dès 1922, à la Commission d'étude du Code civil de la province pour les droits de la femme de 1930-1931 et à la Commission du rachat des rentes seigneuriales en 1936.
Afin de promouvoir l'histoire canadienne et les monuments historiques de Montréal, Victor Morin rédige des dizaines de chroniques pour des revues et journaux, publie des livres et prononce de nombreuses conférences. Il participe également à la création de tours guidés dans le Vieux-Montréal. Parmi les médailles qui lui ont été décernées, notons celles de : la Compagnie des notaires de Paris (1922), l'Instruction publique de France (1924), l'Alliance française (1927), la Société historique de Montréal et de la Société royale du Canada (1956). Victor Morin a aussi reçu les décorations de la Ligue du progrès civique de Montréal (1940) et de la Société du parler français (1944).
Victor Morin a marié à Fannie Côté en 1893 dont il a eu un fils, Lucien Morin, qui sera son associé professionnel pendant près de trente ans. Devenu veuf en 1895, il épouse Alphonsine Côté en mai 1896 avec qui il a douze enfants dont huit ont atteint l'âge adulte: Marc, Roland, Guy, Roger, Gisèle, Claire, Marie-Huguette, et Renée. Il meurt le 30 septembre 1960 à Montréal.