Le Rassemblement des citoyens et citoyennes de Montréal (RCM) est une formation politique municipale fondée en mai 1974 par un regroupement de militants, provenant de milieux syndicaux, du Nouveau parti démocratique et du Parti québécois, désireux de former un véritable parti démocratique capable de représenter l'ensemble de la population montréalaise. Créé dans un contexte d'insatisfaction face à l'administration du maire Jean Drapeau, le RCM accorde, dès les premières années, une priorité au domaine social et oriente son action politique vers une revalorisation et une démocratisation du gouvernement municipal.
Aux élections de novembre 1974, le RCM fait élire 18 conseillers. À la mairie, le candidat Jacques Couture, en récoltant un peu plus de 39% des voix, ébranle pour la première fois et de façon significative la popularité de Jean Drapeau. Malgré une action politique intense consacrée, entre autres, à la lutte pour la gratuité du transport en commun des personnes âgées, aux revendications pour la tenue d'une période de questions publiques aux assemblées du conseil ainsi qu'à la reconnaissance des partis d'opposition, un seul conseiller du RCM, Michael Fainstat, est élu en 1978. Les dissensions internes, entre militants socialistes et sociaux-démocrates, de même que la création d'un autre parti d'opposition, le Groupe d'action municipale (GAM), expliquent en grande partie les faibles résultats obtenus aux élections.
Quatre ans plus tard, le RCM a retrouvé sa vigueur et obtient 15 sièges au conseil. Les années suivantes marquent une augmentation et une solidification des structures internes du RCM, une croissance du parti ainsi qu'une intensification de l'action politique et des activités de relations publiques. Le tout mène à une importante victoire aux élections de novembre 1986.
Le RCM dirige Montréal jusqu'en 1994 et marque significativement la scène politique municipale. Entre autres réalisations, il fait de la participation des citoyens un élément essentiel de la vie politique montréalaise et il instaure toute une série de pratiques telles la période de questions du public aux assemblées du conseil et les consultations publiques tenues par les commissions permanentes du conseil. Les citoyens ont pu ainsi exprimer leurs besoins, leurs attentes et leurs opinions.